Escarres dans un hôpital universitaire de court séjour - 01/03/08
Frédéric Barbut [1],
Bérengère Parzybut [1],
Pierre-Yves Boëlle [2],
Denis Neyme [1],
Rachida Farid [3],
Marie-Jeanne Kosmann [1],
Laurence Luquel [3]
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Résumé |
Objectifs > Déterminer la prévalence et les facteurs de risque d’escarres dans un hôpital de court séjour, analyser la flore bactériologique des escarres et évaluer les modalités de leur prise en charge.
Méthode > Une enquête de prévalence a été réalisée du 5 au 9 juillet 2004. Pour tout patient hospitalisé, un questionnaire standardisé était complété. Il comportait des renseignements cliniques (âge, sexe, antécédents d’hospitalisation, etc.) et une évaluation des risques d’escarres à l’aide de l’échelle de Braden (perception sensorielle, humidité, activité, mobilité, nutrition, cisaillement/friction). Un examen cutané était réalisé pour chaque patient par 2 experts. Chaque escarre a été prélevée à l’aide d’un écouvillon et ensemencée sur des milieux sélectifs.
Résultats > Au total, 535 patients adultes (59 ± 19 ans) ont été inclus. La prévalence des patients ayant des escarres était de 6,9 % (75 escarres chez 37 patients). Les stades I, II, III et IV représentaient respectivement 24, 29, 31 et 16 %. Les principales localisations étaient les talons (41 %), le sacrum (20 %), les coudes (11 %), les ischions (7 %) et le dos (7 %). Soixante escarres (80 %) ont été acquises au cours du séjour à l’hôpital. En analyse multivariée et en standardisant sur l’âge, seuls un score de Braden ≤ 15 (OR = 5,9, IC95 % 2,4-13,7) et des antécédents d’escarres (OR = 5,0 IC95 % 2,2-11,6) restaient significativement associés à la présence d’escarres (p ≪ 0,0001). Parmi les 45 escarres prélevées, 11 (24,5 %) étaient positives à bactéries multirésistantes (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline et entérobactéries à β-lactamase à spectre étendu). Sept escarres (9,3 %) ont été découvertes par les experts. Parmi les 68 escarres diagnostiquées par les soignants, 57 (83,8 %) étaient traitées. Le traitement était considéré comme inapproprié (selon les recommandations de l’Anaes) dans 31,6 % des cas.
Conclusion > Cette enquête a permis de sensibiliser les soignants au risque d’escarre et à l’intérêt d’utiliser une échelle de risque pour adapter les moyens de prévention et de mieux identifier les personnes ressources pour la prise en charge des escarres.
Voir aussi dans ce numéro :
Pressure sores in a university hospital |
Prevalence, risk factors, and management |
Objectives > To determine the prevalence of pressure sores, their risk factors, and the responsible microbial agents in an acute-care hospital and to evaluate their management.
Method > A prevalence survey was conducted from 5 July through 9 July 2004. Investigators completed a standardized questionnaire for each hospitalized patient, including demographic data (age, sex, previous hospitalizations, etc.) and Braden scale risk factors (sensory perception, humidity, activity, mobility, nutrition, and friction and shear). Two experts in skin care detected pressure sores by physical examination of the patients. Each pressure sore was swabbed and inoculated on selective media. Management was evaluated by reviewing the clinical charts of each patient with a pressure sore.
Results > The study included 535 adult patients (aged 59 ± 19 years): 75 ulcer sores were observed in 37 patients (prevalence = 6.9%). Stage I sores accounted for 24% of the total, stage II for 29%, stage III 31%, and stage IV 16%. The most frequent site was the heel (41%), followed by the sacrum (20%), elbow (11%), back (7%) and ischial tuberosities (7%). Sixty (80%) were acquired while hospitalized. Age-adjusted multivariate analyses found that the risk factors significantly associated with pressure sores were Braden score ≤ 15 (OR = 5.9, 95% CI: 2.4-13.7, p ≪0.0001) and previous pressure sores (OR = 5.0 95% CI: 2.2-11.6, p ≪0.0001). Eleven sores (24.5%), mostly stage III and IV, were colonized by multiple-drug-resistant bacteria (i.e., methicillin resistant Staphylococcus aureus, extended spectrum β-lactamase Enterobacteriaceae). Seven (9.3%) of the 75 ulcers were diagnosed only during the survey, by the experts; of the 68 diagnosed before the survey, 57 (83.8%) had been under treatment. Treatment was considered inappropriate according to French guidelines in 31.6% of the cases.
Conclusion > This prospective prevalence study resulted in better awareness of the patients at risk for pressure sores. It also made the recently created mobile geriatrics unit better known within the hospital.
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 35 - N° 5-C1
P. 769-778 - mai 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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